Le temps partiel des aînés. Le marché du travail évolue. Le travail à temps partiel n’est plus réservé aux étudiants et aux femmes. Depuis quelques années, que ce soit pour des raisons financières ou par attachement au travail, les soixante ans et plus reculent l’âge de la retraite. Et souvent, ils choisissent le temps partiel.
La population canadienne vieillit. Résultat : de nombreux secteurs connaissent une pénurie d’emploi. Plusieurs entreprises déploient ainsi de nombreux efforts pour conserver leurs employés de plus de soixante ans. Alors qu’ils n’avaient pas la cote auprès des employeurs il y a encore quelque temps, ils sont aujourd’hui de plus en plus recherchés.
Temps partiel des aînés: des atouts incontestables
Les aînés constituent une main-d’œuvre expérimentée, loyale et disciplinée. Dans des industries comme celles de la construction, des professions techniques ou de la grande distribution où le manque d’employés qualifiés est criant et peut mettre en péril la croissance de l’entreprise, ces experts sont une mine d’or. Au Canada, les chaînes Rona, Home Dépôt et Canadian Tire l’ont bien compris et offrent des postes de conseillers ou de commis-experts en priorité aux aînés. Même tendance chez Wal-Mart qui occupe la 9e place des meilleurs employeurs canadiens des travailleuses et travailleurs de 50 ans et plus. Les seniors ont aussi la capacité de transmettre leurs connaissances et de former les nouveaux employés. Ils permettent ainsi de conserver l’expertise au sein d’une compagnie.
De plus, ces travailleurs plus âgés sont souvent plus ouverts à des horaires flexibles ou à un mi-temps. Or, d’un point de vue financier, un employé à temps partiel coûte bien moins cher à une entreprise qu’un employé à temps plein.
Pourquoi le temps partiel ?
Le temps partiel des aînés est chose de plus en plus courante. La majorité des aînés ayant l’âge de la retraite continuent de travailler pour des raisons financières que ce soit pour éviter de toucher à leurs économies ou parce que leur revenu de retraite est inférieur à leurs besoins. Lorsqu’ils ne trouvent pas d’emploi à temps plein, certains doivent jongler entre plusieurs emplois pour s’assurer un revenu convenable. Mais l’argent n’est pas la seule motivation. Loin de là.
Pour beaucoup, travailler est un excellent moyen de demeurer socialement actif. L’espérance de vie étant aujourd’hui plus longue, pourquoi ne continuerait-on pas de travailler alors qu’on est encore en forme et en pleine santé? D’autant que la retraite peut être pour certains synonyme d’ennui et de routine. Plusieurs éprouvent même un sentiment de rejet lorsqu’ils cessent de travailler.
Le plaisir et la satisfaction d’être utile, de se réaliser, de partager et de participer à la société ne sont-ils pas au cœur même du travail? En occupant un poste quelques jours par semaine, ces aînés actifs ont le meilleur des deux mondes : avoir du temps libre tout en continuant de tisser des liens sociaux et de toucher des revenus d’appoint.