Apparue en Grande-Bretagne dans les années 60, étendue aux pays du Commonwealth ensuite, et notamment au Canada, l’année sabbatique mérite que l’étudiant s’y intéresse. Clarifions, tout de même et de suite, un point crucial : pour que cette expérience soit épanouissante sur le plan personnel et valorisable auprès d’un employeur, elle doit s’articuler autour d’un projet. Autrement dit, vous ne signez pas pour 365 jours de grasse matinée ni pour un emploi chez le dépanneur du coin.
Des étudiants davantage clairvoyants
Prise avant ou pendant les études universitaires, une année sabbatique peut être bénéfique à bien des égards. Face à de jeunes cégépiens indécis quant au choix de leur programme universitaire, Boris Cyrulnik, psychiatre, pourrait avoir la solution : « Ce qui peut aider un jeune à trouver sa voie, c’est son pouvoir de rêve. Il faut se réveiller après, bien sûr. Le rêve mène au réveil. » C’est grâce à un voyage, à du bénévolat, à un défi sportif qu’un jeune pourra ressentir ce pour quoi il est fait, ce qui l’attire, ce qui lui a manqué… et ainsi l’aider dans son orientation.
Quant aux étudiants universitaires, des statistiques américaines ont démontré que ceux ayant opté pour une pause étaient plus investis à leur retour. Du côté canadien, Statistique Canada révèle qu’un jeune sur trois retarde d’un an ses études pour voyager ou pour payer l’université. À propos de coût, on ne peut passer sous silence celui d’une année sabbatique. Et si cette dernière ne vous mettait pas dans le rouge, contrairement à ce que vous pourriez penser, et pouvait même vous faire réaliser des économies. Pour preuve : une année sabbatique vous aidera à trouver votre orientation, vous évitera de commencer un programme puis l’abandonner ou de faire deux baccalauréats avant de trouver votre voie. L’année sabbatique peut réellement s’apparenter à un investissement – et non à une dépense – à condition que vous sachiez la valoriser.
Une expérience appréciée des recruteurs
Votre année sabbatique peut être vendue à double titre lors d’une entrevue. D’une part, vous avez là une opportunité inouïe de capter l’attention de votre recruteur en abordant un thème qui sort de l’ordinaire et pour lequel vous « avez le gros bout du bâton ». Quelle opportunité pour vous que de pouvoir expliquer comment vous avez organisé ce projet, quelles ont été les rencontres, les défis à relever, les situations délicates à gérer… Autant dire que, si le discours est sincère et passionné, cela vaut bien une expérience professionnelle.
D’autre part, une année sabbatique vous fera mûrir et, quelle que soit la nature de votre aventure (touristique, sportive, culturelle, humanitaire, communautaire) à l’étranger comme dans votre propre pays, elle aura développé chez vous l’autonomie, la confiance, la débrouillardise, la capacité d’adaptation ou encore l’ouverture d’esprit, soit des qualités et aptitudes recherchées par tout employeur.
L’année sabbatique est une expérience incroyable que vous, les jeunes, souhaitez souvent gérer seuls de A à Z. Sachez toutefois que, sans que cela compromette l’essence même de votre projet, vous pouvez compter sur la littérature (There is a Life After College, de Jeffrey Sellingo), sur des entreprises (mygapyear) ou encore sur des programmes universitaires pour que votre année sabbatique soit à la hauteur de vos rêves.