Travailler 4 jours par semaine ou moins, est-ce un choix volontaire ou une obligation ? Quelles sont les motivations des gens qui travaillent à temps partiel ?
En 2016, 1 travailleur sur 5 occupait un travail à temps partiel au Québec (19,1 %). Et les chiffres sont révélateurs : 64 % de femmes à temps partiel contre 36 % d’hommes, selon les données de l’Institut de la statistique du Québec. Un pourcentage peu étonnant, car ce sont elles, encore aujourd’hui, qui prennent la plus grande part des tâches et des responsabilités familiales.
Mais est-ce par choix ou faute de trouver mieux ? Après tout, le marché de l’emploi devient de plus en plus fragmenté ; les employeurs sont à la recherche de souplesse pour servir une clientèle dont les attentes s’étalent de plus en plus sur le cadran de l’horloge. Certaines banques offrent ainsi des quarts de travail de 5 heures coupés ; d’autres exigent des disponibilités la fin de semaine.
En août dernier, on assistait au Québec à une augmentation du travail à temps partiel (+ 110 000) tandis que le nombre d’emplois à temps plein reculait (-88 000). C’est une tendance récurrente depuis quelques années, avec l’émergence de la gig economy et l’augmentation du travail autonome.
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Pour Ann, coordonnatrice de projet dans la fonction publique québécoise, le choix est devenu de plus en plus séduisant au fil des ans. Après une première expérience « imposée » à 4 jours par semaine due à des problèmes de santé, elle vient de faire le choix de travailler 4 jours par semaine, sans y être forcée.
La raison ? « C’est un rythme qui me convient mieux. Je prends le vendredi pour faire les tâches ménagères et l’épicerie. Ça organise tellement mieux la vie de famille, confit-elle. On peut profiter de notre fin de semaine. » Sa vie sociale s’en trouve également améliorée : « J’invite des amis à dîner le vendredi, quand ils sont disponibles. »
La contrepartie de ce choix est le sacrifice financier qu’il faut consentir à faire. « C’est sûr que c’est irritant de voir combien ça coûte à la fin de l’année », dit Ann, qui est privée d’un peu plus de 15 % de son salaire. Le facteur financier n’a toutefois pas pesé lourd dans la balance : « La qualité de vie est vraiment meilleure. De tous ceux que je connais qui ont un horaire réduit, je ne connais personne qui veut retourner à 5 jours. »